Il existe des moments où plusieurs sources, pourtant éloignées dans le temps et l’espace, racontent exactement la même histoire. Ainsi 3 études majeures (référencées en fin d'article) sur les "banques du temps" et l’entraide locale — en font partie.
Une "banque du temps", c'est quoi ?
Une "banque du temps", Timebank en anglais, est une plateforme sur laquelle les personnes échangent des services (et optionnellement quelques objets), avec un moyen comptable de justice et d'égalité: des crédits-temps qui comptabilisent le temps que vous avez passé à aider quelqu'un ou inversement le temps pendant lequel quelqu'un vous a aidé.
Un tel moyen comptable intermédiaire, toujours utilisé par l'humanité dans les échanges, en complément aux échanges direct, permet de palier à la double coincidence autrement nécessaire pour les échanges direct : l'échange, l'entraide peut se faire, même si il n'y a pas échange réciproque entre les deux personnes, ou même si la réciprocité est différée dans le temps. On aide, et on recevra une aide du réseau plus tard (ce que les anglo saxons appellent le "pay it forward", que l'on pourrait traduire par"offrir à l'avance", "rendre au suivant", "transmettre à son tour").
En les lisant côte à côte ces 3 études, une évidence apparaît : nous avons entre les mains un modèle social puissant, profondément humain, et aujourd’hui plus pertinent que jamais.
Et, surtout, un modèle qui ressemble précisément à ce que Trockee veut bâtir dans chaque intercommunalité de France.
Le premier document, celui de la "New Economics Foundation", parle du “temps” comme d’une vraie richesse. Une richesse qui ne se mesure pas en euros, mais en humanité. On y découvre des histoires simples : une personne âgée qui retrouve l’envie de sortir, une maman isolée qui se crée un réseau, un jeune qui apprend quelque chose qui lui redonne confiance. L’idée est lumineuse : lorsqu’un territoire devient producteur de sa propre solidarité, tout le monde gagne. L'étudenous rappelle que l’entraide est une monnaie qui circule à l’infini, et qu’elle a un pouvoir que l’on sous-estime grandement.
La deuxième étude, celle de la Commission européenne, pousse cette intuition encore plus loin. Il analyse des dizaines de "banques du temps" européennes, certaines minuscules, d’autres plus importantes. Barcelone, par exemple : environ deux mille membres actifs, répartis en petits groupes pour garder une taille humaine. Le Pays de Galles : une banque du temps où la moitié d’un village participe régulièrement. L’étude montre que ces initiatives changent concrètement l’inclusion sociale, la santé mentale, et même, indirectement, l’employabilité. Et en même temps, elle expose les faiblesses des anciens modèles : dépendance à une personne clé, logiciels vieillissants, manque de financement. Autrement dit, l’Europe a déjà prouvé que l’entraide locale est puissante… mais elle manque encore d’outillage moderne et de stabilité. Et c'est d'ailleurs ce que Trockee ambitionne de résoudre.
La troisième étude, elle, s’intéresse à la psychologie de tout cela. Et c’est peut-être le plus fascinant. Deux chercheuses ont étudié des membres des "banques du temps" dans trois pays, pour comprendre pourquoi certains participent vraiment, alors que d’autres restent passifs. Leur conclusion est nette : on s’engage dans une plateforme d’entraide parce qu’on aime la communauté. Pas parce qu’on veut “optimiser son temps”, ni parce qu’on a besoin d’un service précis. On s’engage parce qu’on se sent chez soi, reconnu, utile. Le moteur est émotionnel avant d’être fonctionnel. Et cette étude le démontre scientifiquement.
Ce qui est frappant, lorsqu’on met ensemble ces trois études, c’est que tout converge :
- La richesse, ce sont les relations humaines,
- L’échelle, c’est le territoire,
- La clé, c’est l’appartenance,
- La technologie n’est qu’un support,
- L’animation locale est indispensable.
Et un modèle simple et durable (comme à terme d'adhésion de 12 euros/an de Trockee) permet enfin d’éviter les échecs répétés des initiatives entièrement gratuites.
Ces trois études montrent aussi que la croissance n’a pas besoin d’être explosive : l’entraide fonctionne dès qu’une minorité active s’engage. Quelques centaines de personnes suffisent pour qu’un territoire bascule dans une dynamique nouvelle. C’est bien ce que Trockee prépare : une plateforme moderne, stable, belle, humaine, accompagnée par des ambassadeurs locaux, soutenue par les communes, et centrée sur la fierté de vivre ensemble.
En bref, ces 3 études racontent la même histoire, chacune à sa manière : ce modèle fonctionne. Il fonctionne ailleurs, il fonctionne depuis longtemps, il fonctionne pour tout type de population, et il fonctionne pour de bonnes raisons. Aujourd’hui, grâce aux outils numériques actuels, nous pouvons enfin le déployer à grande échelle, avec méthode, avec attention, et avec une vraie vision.
Et c’est exactement ce que nous proposons de faire avec Trockee : réveiller la puissance d’entraide déjà présente dans nos villages, nos quartiers, nos hameaux. La technologie est nouvelle, mais l’idée est ancestrale. Et c’est ce qui lui donne sa force.
📚 Références des trois études citées :
[1] The New Economics Foundation — The New Wealth of Time- https://neweconomics.org/2008/06/the-new-wealth-of-time
[2] Boyle, D. — Commission européenne, Joint Research Centre — The Potential of Time Banks to Support Social Inclusion and Employability -https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/handle/JRC85642
[3] Abonty & Akter — Université Linnaeus — A Quantitative Study on Timebank – Understanding the Impact of Drivers/Barriers and Personal Values on Commitment - https://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:1332288/FULLTEXT01.pdf

