Quand on parle de “plateforme d’entraide locale”, on imagine parfois qu’il faut que tout le monde soit inscrit pour que ça marche. En réalité, les recherches internationales montrent l’inverse : un petit pourcentage de la population suffit pour transformer la vie quotidienne d’un territoire.
C’est précisément l’hypothèse de départ de Trockee : sur une intercommunalité de 60 000 habitants (taille moyenne), viser une croissance douce mais régulière, d’environ +2% de pénétration par an, est à la fois réaliste, sain… et largement suffisant pour créer un vrai réseau d’entraide.
Regardons ça de près, en se projetant sur 5 ans.
Imaginons donc une intercommunalité de 60 000 habitants (c'est la moyenne).
Si Trockee gagne +2 points de population inscrite par an, on obtient :
Fin d'année 1 : 1 200 inscrits
Année 2 : 2 400 inscrits
Année 3 : 3 600 inscrits
Année 4 : 4 800 inscrits
Année 5 : 6 000 inscrits
En cinq ans, sans explosion virale, sans promesse délirante, on arrive à 6 000 habitants inscrits sur 60 000. Ça ne semble pas énorme, et pourtant, c’est déjà suffisant pour créer un flux d’échanges significatif.
Et quid de l'activité ?
Sur une plateforme d’entraide comme Trockee, on n’attend pas que les habitants se connectent tous les jours comme sur Instagram. Ce n’est pas un réseau social addictif : c’est un outil utile, humain, qui vit au rythme de la vie locale.
Ainsi, sur les plateformes d’entraide locales, on observe généralement entre 5 % et 15 % d’utilisateurs actifs mensuels (MAU: Monthly Active Users).
Mais qu'entend-on par "utilisateur actif" ?
Un utilisateur actif, c’est tout simplement un habitant qui, au moins une fois dans le mois, fait quelque chose de concret sur la plateforme. Cela peut être lire la gazette collaborative (pour les réseaux qui en proposent une), répondre à une annonce, publier une demande, proposer un service, envoyer un message, prêter un objet, ou simplement venir jeter un œil à ce qui se passe autour de chez lui.
Les utilisateurs actifs, ce sont les habitants qui, par petites touches, donnent vie à Trockee. Et c’est précisément cette régularité douce qui rend la plateforme durable.
C’est une définition volontairement souple, car l’entraide n’a pas besoin d’être quotidienne pour être puissante.
Les recherches menées sur les "banques du temps", les plateformes locales et les réseaux d’entraide montrent que 5 à 15 % d’utilisateurs actifs mensuels suffisent pour faire fonctionner un territoire, avec un cœur d’usagers qui irriguent l’ensemble de la communauté.
Autrement dit : si une intercommunalité atteint 6 000 inscrits et que 500 d’entre eux sont actifs chaque mois, cela génère déjà un flux d’entraide constant, visible et transformateur.
Pour rester prudents, prenons la moyenne basse : 8 %.
Dans notre scénario, cela donne :
- Fin d'année 1 : environ 100 actifs / mois
- Année 2 : environ 190 actifs
- Année 3 : environ 290 actifs
- Année 4 : environ 380 actifs
- Année 5 : environ 480 actifs
C’est largement suffisant : toutes les études montrent qu’une communauté locale solide se crée avec quelques centaines de participants réguliers, pas des milliers. C’est la densité, pas le volume absolu, qui fait l’impact.
🔥 Est-ce suffisant pour transformer un territoire ?
Oui, et cela a été démontré ailleurs.
À Barcelone, les "Bancos de Tiempo" (banques du temps) ont bâti des réseaux vivants avec environ 2 000 membres actifs.
Au Pays de Galles, une banque du temps fédère la moitié d’un village.
Aux États-Unis, Front Porch Forum transforme la vie de quartier avec des taux d’inscription qui ont grandi de manière lente mais continue pendant vingt ans, pour maintenant dépasser 50% des habitants de l'état du Vermont ! Partout, la dynamique est la même : une minorité active suffit à donner une impulsion durable à la vie locale.
🌳 Ce que pourrait devenir le territoire du Trégor dans 5 ans
Avec 6 000 inscrits et environ 500 personnes actives par mois, Trockee pourrait déjà :
- réduire l’isolement,
- faire circuler des centaines d’objets plutôt que de les jeter,
- faciliter l’entraide quotidienne, ainsi que la communication au sein de l'intercommunalité
- connecter les villes entre elles,
- proposer des rencontres physiques, mieux intégrer les nouveaux arrivants,
et créer un vrai sentiment d’appartenance.
C’est exactement ce que montrent les projets similaires dans le monde. Et c’est précisément ce que Trockee prépare à déployer.
📚 Références et sources importantes
[1] NEF – The New Wealth of Time - https://neweconomics.org/2008/06/the-new-wealth-of-time
[2] Commission européenne – JRC – The Potential of Time Banks to Support Social Inclusion and Employability -https://publications.jrc.ec.europa.eu/repository/handle/JRC85642
[3] Front Porch Forum – croissance et impact sur le Vermont -https://frontporchforum.com/about-us
[4] Université Linnaeus – A Quantitative Study on Timebank – Drivers, Barriers and Values - https://www.diva-portal.org/smash/get/diva2:1332288/FULLTEXT01.pdf

